Le Pr Frédéric Ouattara (à droite) recevant son trophée des mains du ministre de l'énergie, Dr Bachir Ismael Ouédraogo

Il a beau, comme à son habitude, observer cette tempérance qui caractérise les grands Hommes de science ; mais c’était bien lui la guest-star de cette quatrième édition de la Semaine des énergies et énergies renouvelables d’Afrique (SEERA), qui a refermé, vendredi dernier, ses portes. Vous vous en doutez, il s’agit bien du Pr Frédéric Ouattara, auteur d’une conférence scientifique inaugurale chirurgicale et instructive à plus d’un titre.

Le Pr Frédéric Ouattara (à droite) recevant son trophée des mains du ministre de l’énergie, Dr Bachir Ismael Ouédraogo

Pour pouvoir envoyer un jour avec succès en orbite le Satellite Burkinabè «Burkina Sat-1»  dont tout le monde s’enorgueillit aujourd’hui ; il va falloir mobiliser beaucoup d’énergie. En cela, le Pr Frédéric Ouattara, était bien à sa place à la quatrième édition de la Semaine des énergies et énergies renouvelables d’Afrique (SEERA).

De l’ouverture à la clôture en passant par la, presque tout était l’honneur de l’astro- physicien, auteur d’une conférence scientifique inaugurale le vendredi 9 octobre 2020.

«Pr Frédéric Ouattara, une fierté nationale»

Présidant l’ouverture de la SEERA, le ministre de l’énergie, Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, a souligné avec emphase la fierté que représente le Pr Ouattara pour le pays, sa jeunesse qu’il a exhortée à suivre son exemple en osant dans leurs projets. D’où ce choix qui a été porté sur lui, a-t-il expliqué, pour être l’un des parrains avec le Pr Alkassoum Maiga, de cette quatrième édition de la SEERA. Cerise  sur le gâteau, il y a eu à la clôture ce prix spécial qui lui a été décerné.

Mais, avant cette distinction amplement méritée, le Pr a eu le temps dans la matinée d’assurer une conférence scientifique inaugurale qui aura tenu toutes ses promesse, tant son diagnostic et ainsi que ses axes de réflexion pour un meilleur avenir du secteur énergétique africain ont été percutants.

«Energie Solaire en Afrique: un Avenir rayonnant», tel était l’intitulé du thème de la communication du président de l’université Norbert Zongo de Koudougou.

Afrique au 1er rang avec 60 millions de TWh/an

 Faisant l’état des lieux du secteur électrique aussi bien au niveau africain et que mondial ;  le conférencier a relevé un certain nombre de constats.

Il a noté que 14 % de la population mondiale n’ont pas accès à l’électricité, soit plus d’un milliard de personnes.  87 %  de ces personnes sans accès à l’électricité vivent en  milieu rural. 56 % d’entre elles sont de l’Afrique subsaharienne. Et de relever l’augmentation de la demande énergétique mondiale liée à la forte croissance démographique, soit de 600 millions en 1700  à 7,63 milliards en 2018. Alors que les réserves pétrolières mondiales sont limitées et é épuisables. Et il faut ajouter la question  du changement climatique que pose l’explosion de la consommation d’énergies d’origine fossile.

«Au regard des ressources fossiles limitées et des conséquences environnementales de leur utilisation, il devient impératif de se tourner vers des sources d’énergie pérenne et aux conséquences actuelles maîtrisables», préconise le conférencier. Surtout que l’Afrique est dotée d’un «potentiel de production d’électricité solaire colossal», soit 60 millions de TWh/an. Ce qui place nettement le continent noir devant l’Asie, dotée d’un potentiel de 37,5 millions de TWh/an ; suivie de  l’Europe (3 millions de TWh/an).

Avec son énorme potentiel de 60 millions de TWh/an, l’Afrique, à ce jour, que 4,6 TWh (térawattheures) d’électricité solaire par an.

Avantages et contraintes du solaire

Or, à écouter le Pr Ouattara, l’électricité solaire aujourd’hui présente beaucoup d’avantages, au-delà de sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique.

Elle est en effet de plus en plus compétitive ou attractive face aux solutions thermiques (charbon, gaz, diesel, etc.).

En outre, sa simplicité de fonctionnement permet une grande rapidité de construction et une facilité de maintenance.

De même, sa capacité à fonctionner hors réseau en fait une énergie capable d’alimenter immédiatement des populations rurales isolées.

«Toutefois, l’électricité solaire en l’absence de stockage demeure néanmoins une énergie variable produite uniquement en journée – d’où le besoin d’avoir un mix électrique solide et diversifié», tempera le conférencier.

Dans le cadre de la promotion du solaire ; le Pr Ouattara a préconisé, entre autres, de mettre l’accès sur la sensibilisation, l’information, la valorisation du  savoir-faire local, le développement des cursus de formations diplômantes et qualifiantes.

La SEERA 2020, faut-il le rappeler, s’est tenue le 8 et 9 octobre 2020 sous le thème «Intégration régionale pour une transition énergétique réussie».

Grégoire B. Bazié

Burkina Demain

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