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Association des Burkinabè de New York : Tommy Régis Zongo élu président

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Tommy Régis Zongo, nouveau président de l'Association des Burkinabè de New York

L’Association des Burkinabè de New York (ABNY) a procédé ce dimanche 7 mai 2017 au renouvellement de son bureau exécutif. Au départ, une seule équipe avait présentée sa candidature et comme il fallait s’y attendre elle tout simplement a été plébiscité au soir du vote. Et c’est Tommy Régis ZONGO qui doit désormais présider à la destinée des Burkinabè de New York.

Tommy Régis Zongo, nouveau président de l’Association des Burkinabè de New York

C’est à la 598e GRAND CONCOURSDE dans le Bronx que les burkinabè vivants dans l’Etat de New York ont installé leur bureau de vote ce dimanche 7 mai 2017. Etant donné que l’équipe constituée par Tommy Régis Zongo n’avait pas de concurrent l’enjeu de cette élection était le taux de participation. C’est donc tout  naturellement que cette équipe qui a été constituée par consensus a été plébiscitée. Au dépouillent, moins 15% de l’estimation des burkinabè de cette contrée ont pris part au scrutin, selon le président du comité d’organisation Etienne Saoura.

L’équipe dont le mandat a été validé promet de travailler pour le rassemblement des fils et filles du pays des hommes intègres vivants dans cette partie du monde.

Pour son premier responsable Tommy Régis Zongo il va : ‘’ Dans un premier temps c’est de travailler à conscientiser et à responsabiliser notre communauté. Secundo, de travailler a une cohésion sociale, une cohésion communautaire, a une unification des différentes couches qui pour certaines mésententes, pour certaines futilités font observer une discordance. Il place son mandat sous le signe de la cohésion et l’unité.

Pharmacien de son état à New York, et jeune entrepreneur dans son pays le Burkina Faso, Tommy Régis Zongo vit aux Etats Unis depuis 20 ans. Il remplace à la tête de l’ABNY Issiffou Ouédraogo pour un mandat de 2 ans.

Victor Bassolé

Burkina Demain

Etats-Unis : Donald Trump se débarrasse du patron du FBI James Comey

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James Comey était-il allé très loin dans ses fonctions de directeur du FBI ?
Le président des Etats-Unis Donald Trump a limogé le patron de la police fédérale FBI James Comey, l’homme qui dirigeait l’enquête sur les liens éventuels entre son équipe de campagne et la Russie, a annoncé mardi la Maison Blanche.
James Comey était-il allé très loin dans ses fonctions de directeur du FBI ?
Alors que le chef de la diplomatie russe  Sergueï Lavrov est attendu pour ce mercredi à Washington, c’est à quelques heures de cette rencontre de M. Lavrov avec son homologue américain Rex Tillerson que le président Donald Trump a choisi pour se débarrasser du très puissant et controversé patron du FBI James Comey.
Le président des Etats-Unis dit avoir accepté la recommandation du ministre de la Justice (Attorney general) Jeff Sessions que « vous n’êtes plus capable de diriger effectivement le bureau».
 « Le FBI est l’une des institutions les plus respectées de notre pays et aujourd’hui marquera un nouveau départ pour l’agence-phare de notre appareil judiciaire », a indiqué M. Trump dans un communiqué.
Le président américain a estimé que James Comey n’était plus capable de diriger l’agence efficacement.
« Il est essentiel que nous trouvions une nouvelle direction pour le FBI qui restaure la confiance du public dans sa mission vitale d’application de la loi », a déclaré le président dans une lettre à James Comey publiée par la Maison blanche.
James Comey paye semble-t-il sa gestion controversée de l’enquête autour des emails de la candidate démocrate à la présidentielle Hillary Clinton l’an dernier.
Homme controversé
James Comey s’est retrouvé au centre d’une controverse autour de son enquête qui cherchait à déterminer si l’utilisation par Hillary Clinton de son adresse électronique privée alors qu’elle était secrétaire d’Etat pendant la première présidence de Barack Obama était de nature à compromettre la sécurité nationale.
Le directeur du FBI avait déclaré en juillet dernier, en pleine campagne présidentielle, que l’affaire devait être close sans lancer de poursuites, pour par la suite déclarer, 11 jours avant l’élection présidentielle du 8 novembre, qu’il avait rouvert le dossier en raison d’élément nouveaux.
Cette décision, ont estimé les démocrates à l’époque, a coûté la victoire à leur candidate.
La Maison blanche a publié une note de l’Attorney general adjoint Rod Rosenstein au sujet de James Comey. « Je ne peux pas défendre la gestion par le directeur (du FBI) de la conclusion de l’enquête sur les emails de la secrétaire Clinton et je ne comprends pas son refus d’accepter le jugement quasi-universel selon lequel il a eu tort », écrit Rod Rosenstein.
Nommé par Obama
Ex-procureur fédéral et ancien vice-ministre de la Justice, James Comey, 56 ans, a longtemps été encarté chez les républicains mais il avait été nommé par l’ancien président démocrate Barack Obama à son poste actuel.
A son arrivée au pouvoir le 20 janvier, Donald Trump lui avait demandé de rester en fonctions.
Fin mars, lors d’une rare audition publique devant le Congrès, M. Comey avait infligé un double revers au milliardaire.
Il avait d’une part confirmé le lancement fin juillet 2016 d’investigations sur une éventuelle « coordination » entre des membres de son équipe de campagne et le gouvernement russe. Une affaire qui est régulièrement reléguée au rang de « fake news » (« fausse information ») par le président américain, qui nie toute collusion avec Moscou contre Hillary Clinton.
Il avait par ailleurs battu en brèche l’idée que Barack Obama aurait placé sur écoute la Trump Tower, une rumeur lancée par Donald Trump lui-même sur Twitter deux semaines plus tôt.
Le FBI confirme très rarement l’existence d’une enquête en cours mais le chef de la police fédérale avait brisé le silence au nom de « l’intérêt général ».
James Comey avait été nommé pour 10 ans en juillet 2013. Le Sénat avait confirmé ce choix de manière écrasante, avec 93 voix pour et une contre.
Burkina Demain
Source : AFP

Concours Mandela Fellowship : les 15 lauréats burkinabè bientôt aux Etats-Unis

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Les 15 lauréats burkinabè ont été retenus pour leurs compétences

 L’ambassade des USA au Burkina Faso  a révélé, ce lundi 8 mai à Ouagadougou, la liste des  15 lauréats burkinabé  de l’édition 2017 du concours Mandela Fellowship.

Les 15 lauréats burkinabè posant avec les responsables de l’ambassade des USA à Ouaga

Mandela Fellowship est un concours organisé par les Etats Unis d’Amérique depuis 2010 pour permettre aux jeunes Africains entrepreneurs de devenir des leaders capables  de  développer  l’Afrique. Cette année encore, au terme de différentes évaluations, 15 finalistes burkinabé  ont été retenus pour participer à ce rendez-vous du donner et du recevoir.

Au total 350 candidats  ont postulé cette année. Mais à l’arrivée, c’est 15personnes qui sont retenues pour leurs compétences. Selon Wendyam Géoffray Bonkoungou  professeur d’anglais,  l’un des finalistes, les critères de sélection de cette  année sont avant tout basés sur  la promotion de compétence des candidats. Ils sont soit  entrepreneurs ou responsables d’un groupe qu’ils estiment pouvoir gérer  avec  professionnalisme à leur retour.

Les compétiteurs ont été évalués dans trois domaines selon des critères de sélections qui sont, la séance orale, une épreuve d’anglais composée en ligne, et la proposition d’un projet. C’est après ces différentes  épreuves que les noms des 15 sont retenus,  nous a déclaré le représentant de la maison Blanche au Burkina.

Au cours de ses six semaines qu’ils  feront dans le Pays de Donald Trump,  dans diverses universités ils participeront à plusieurs sessions  de formation destinées à leurs renforcements de capacités. Ils seront plus outillés dans trois domaines suivants : Business entreprenariat ; Public management, Civic leadership. Pour Andrew Young, ambassadeur  des Etats-Unis  au Burkina Faso , ces six semaines en Amérique leur permettront de se familiariser avec le peuple américain, une  belle occasion pour eux  d’avoir des relations et des fonds de financement de leurs projets.  «Mandela fellowship est une opportunité pour ces jeunes Burkinabé de se développer et  de développer  leur leadership », a affirmé l’ambassadeur Young.

En séance de recyclage durant toute la semaine à l’ambassade des USA  à Ouaga avant leur envol  le 13 Juin, les 15 sélectionnés promettent tous de  tirer profit de ce voyage à travers le  renforcement de  capacités dans divers domaines et la promotion des valeurs burkinabé au pays de l’Oncle Sam, surtout que c’est une rencontre de  jeunes venant d’horizons divers.

Olivier Koffi

Burkina Demain

Jeunesse et lutte contre le terrorisme : le décryptage du Dr Koffi Amétépé

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Dr Koffi Amétépé au cours de son exposé

Le Dr Koffi Ametepé, philisophe et journaliste, a animé, le 6 mai dernier à Ouagadougou, sur invitation de l’administration de l’Institut supérieur de management d’innovation et de communication (ISMIC), une conférence sur la problématique de la jeunesse et de la lutte contre le terrorisme au Burkina.

Dr Koffi Amétépé (à gauche) a animé la conférence, avec une modération de Flavien Bationo, DG de l’ISMIC

«Jeunesse, radicalisation et lutte contre le terrorisme au Burkina Faso». C’est l’intitulé exact de la conférence donnée ce samedi 6 mai par Dr Koffi Amétépé à l’Institut supérieur de management d’innovation et de communication (ISMIC).

Abordant les terminologies du thème de cette conférence, Dr Amétépé exprimera sa préférence pour le terme «violence » au lieu de «radicalisation». La violence est la première nature de l’homme», assure-t-il, faisant allusion au bébé qui naît dans la douleur, dans le sang. Même la loi, à l’écouter, relève de la violence. Et toute la civilisation pour l’homme consiste à travailler à devenir moins violent. S’intéressant au terme «terrorisme» qui rime avec violence et peur, le conférencier pense que le Burkina Faso pour ce qui le concerne, n’a pas fait le choix du terrorisme, insistant sur la nécessité d’une contextualisation. Avant les attaques du 15 janvier 2016, explique-t-il, les Burkinabè ne se sentaient pas vraiment concernés par le phénomène de terrorisme.

Jeunesse et violence

Si la violence définit l’Homme, c’est surtout chez les jeunes qu’elle trouve sa plus forte expression. «Il y a comme un rapport intrinsèque entre la jeunesse et la violence». Et quand les jeunes sont désœuvrés, ne rêvent plus ou ne croient plus en un avenir meilleur, ils deviennent des proies faciles pour les maîtres terroristes qui peuvent se servir d’eux pour semer la terreur. Pour Dr Amétépé, lutter contre le terrorisme chez les jeunes, c’est travailler à changer leurs mentalités, c’est de les emmener à croire en eux et à se battre pour le monde dans lequel ils rêvent de vivre. C’est les emmener à rompre avec la facilité, à quitter leur carcan de radicaux passifs.

Eradication de la violence

Pour le conférencier, lutter contre le terrorisme passe entre autres par la connaissance du phénomène, la gestion de la question économique pour diminuer les candidats au terrorisme et le dialogue inter-religieux. Mais, comment mettre fin à la violence ? Sur la question, Koffi Amétépé pense que cela n’est pas possible, l’Homme se définissant par la violence. Tout au plus, on peut travailler à diminuer la violence et non à l’éradiquer complètement, assure-t-il. «Sinon, ce serait comme privé l’humanité de son essence».

Philippe Martin

Burkina Demain        

           

Corée du Sud: Moon Jae-in, nouveau président élu

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Avec cette élection de Moon Jae-in, la page Park Geun-hye à la tête de l'Etat sud-coréen
Après la France dimanche dernier, c’est la Corée du Sud qui vient de se choisir ce lundi un nouveau président. Moon Jae-in, c’est son nom,  ancien avocat des droits de l’homme,  était déjà crédité de 41,4% des voix dans un système électoral sud-coréen dépourvu de second de tour.
Avec cette élection de Moon Jae-in, la page Park Geun-hye à la tête de l’Etat sud-coréen

Avec ses 41,4% de voix recueillies, Moon Jae-in devançait, à cette présidentielle anticipée de la Corée du Sud, le conservateur Hong Joon-pyo  crédité de 23,3% des voix. Avec cette victoire de Jae-in, c’est une page qui se tourne pour la présidente Park Geun-hye, emportée par un retentissant scandale de corruption. Le premier défi du nouveau président sera donc de s’attaquer à la corruption et à l’épineuse question des relations avec les autorités nord-coréennes.

Agé de 64 ans, Moon Jae-in  est un ancien avocat de défense des droits de l’homme et un ancien militant pro-démocratie. Il a prôné dans sa campagne le dialogue avec Pyongyang afin de désamorcer les tensions et de l’inciter à revenir à la table des négociations. Ce qui de facto rapproche la ligne de conduite du nouveau président sud-coréen à la position des autorités de Pékin qui pourraient déjà voir en lui un puissant allié face à Washington.

Burkina Demain

Hydroélectricité : C’est parti pour le 6e congrès mondial !

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Ce 6e Congrès mondial de l'hydroélectricité offre un lieu de convergence aux leaders nationaux et internationaux du secteur des énergies renouvelables

Addis Abeba abrite depuis ce mardi 9 mai, le sixième Congrès mondial de l’hydroélectricité. Les travaux dudit Congrès se sont ouverts en présence du premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn dont le pays est leader sur le continent en matière d’hydroélectricité.

Ce 6e Congrès mondial de l’hydroélectricité offre un lieu de convergence aux leaders nationaux et internationaux du secteur des énergies renouvelables

«Pour une meilleure utilisation de l’hydroélectricité dans un monde en mutation». C’est sous ce thème qu’a débuté ce 9 mai à Addis Abeba, capitale éthiopienne, le sixième congrès mondial de l’hydroélectricité.

Ouvrant le congrès, le premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, a indiqué que « le développement est impensable en l’absence d’une énergie adéquate et abordable », insistant sur  la nécessité de la coopération internationale en la matière. L’hydroélectricité est, dit-il, « cruciale pour fournir un développement énergétique fiable et durable pour les économies africaines ». L’Ethiopie, qui est sur le point de finaliser la construction du barrage hydroélectrique de la renaissance, le plus grand barrage d’Afrique avec ses 6 000 MW attendus (près de trois fois la puissance du haut barrage d’Assouan en Egypte), est un leader en matière d’hydroélectricité sur le continent. En plus du barrage de la renaissance, l’Ethiopie s’est engagée depuis 1995 dans la construction d’autres importantes ouvrages hydrauliques dont certains ont déjà été inaugurés.

Hydroélectricité et changements climatiques

Le premier éthiopien a par ailleurs relevé la nécessité de conjuguer les efforts pour réduire les effets de changement climatique.

Vision largement partagée par le vice-président de la Commission de l’Union africaine, le ghanéen Quartey Thomas Kwesi. L’accès aux services énergétiques modernes et durables est crucial pour favoriser une transformation inclusive au service du développement durable, a-t-il insisté, soulignant que « le développement et l’expansion des énergies renouvelables constituent l’une des stratégies les plus efficaces pour promouvoir simultanément le développement, l’accès durable à l’énergie et la sécurité énergétique ainsi que l’atténuation des changements climatiques aux niveaux mondial, continental et régional ».

Pour le secrétaire général par intérim de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA), Abdalla Hamdok, « l’énergie hydroélectrique est connue pour être l’une des sources d’énergie les plus importantes dans le monde, produisant chaque année plus des trois quarts de la production mondiale d’énergie renouvelable ». L’énergie hydroélectrique est en effet  devenue l’énergie renouvelable de choix. L’énergie hydroélectrique fournit 70 % de l’électricité renouvelable au monde et alimente plus d’un milliard de personnes dans 152 pays. Elle contribue à l’atténuation des effets du changement climatique en compensant les émissions de gaz à effet de serre et l’utilisation de combustibles fossiles, ce qui équivaut à six milliards de barils de pétrole par an.

Participants venus d’horizons divers

Ouvert aux participants de tous les pays et régions où l’hydroélectricité est à l’ordre du jour, le Congrès mondial de l’hydroélectricité de 2017 réunit une trentaine d’organisations internationales, des dirigeants et des spécialistes ayant des responsabilités liées à l’hydroélectricité, autant dans les gouvernements que les secteurs de l’industrie, la finance, et également dans les agences des Nations Unies, le monde universitaire et la société civile.

L’objectif général de ce Congrès et des événements connexes est de fournir une plateforme internationale pour les décideurs de haut niveau ayant un rôle dans le développement et l’identification des voies de progrès dans les domaines clés de l’hydroélectricité.

Les objectifs et les résultats ciblés en cette année 2017,  portent sur une contribution, avec l’appui et l’engagement d’organisations de premier plan, à la définition d’une « meilleure hydroélectricité » et à la compréhension de sa contribution à l’utilisation durable de l’eau et de l’énergie, outre l’évaluation des initiatives en matière d’énergie, d’eau et de climat.

Le Congrès mondial de l’hydroélectricité est, faut-il le rappeler,  un forum biennal et multipartite qui rassemble des dirigeants et des spécialistes ayant des responsabilités liées à l’hydroélectricité, autant dans les gouvernements que les secteurs de l’industrie, la finance, et également dans les agences des Nations Unies, le monde universitaire et la société civile.

Grégoire B. Bazié

Burkina Demain

Adama Bayala au ministre Jean Martin Coulibaly: « Il faut arrêter les esclavagistes des temps présents »

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Alors que l’année scolaire 2016-2017 tire à sa fin, l’éditorialiste-écrivain, chargé de cours de journalisme, interpelle le ministre de l’éducation nationale et de l’Alphabétisation , Jean Martin Coulibaly, sur les fléaux qui minent l’enseignement secondaire, mettant en péril l’avenir des élèves. Lisez plutôt cette lettre à travers laquelle l’homme de culture appelle le gouvernement à assainir le milieu scolaire, en synergie avec les partenaires sociaux.

Monsieur le ministre,

Notre école court à sa perte.
Elle apparait avec des élèves handicapés en exubérance, des enseignants éprouvés en déshérence et une administration sclérosée, en souffrance.
Le constat est amer, mais il ne semble pas déranger outre mesure. Et tout se passe comme tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
J’ai alors hésité avant de vous écrire. Il m’a fallu mener un combat intérieur pour enjamber cette gêne rédhibitoire et en arriver à cette correspondance.
En effet, j’ai été encouragé par des signaux révolutionnaires que vous avez laissé transparaitre dans la gouvernance que vous tentez d’implémenter dans votre département.
Il nous a été rapporté avec insistance que, catastrophé par la disparité des valeurs des bons de carburant servis à vos collaborateurs, vous avez donné des instructions pour tout remettre à plat et repartir sur de nouvelles bases transparentes.
De même que vous avez bousculé de vieilles habitudes rétrogrades, en ordonnant l’affectation d’une certaine catégorie d’agents en poste au ministère, à l’intérieur du pays.
On a encore en mémoire que vous avez signé, fin mars dernier, un arrêté pour mettre fin aux abus sur les heures supplémentaires et de vacation dans les Ecoles nationales des enseignants du primaire (ENEP) du Burkina Faso.

Monsieur le ministre,
En cette veille de fin d’année encore, il m’a été donné de constater que les plaies qui abiment notre école, depuis des années, ne guérissent point. Au contraire, elles continuent de la dévorer au point qu’elle en est présentement défigurée.
De fait, les écoles-boutiques se multiplient, au mépris des règles, avec à la baguette des ogres aux ventres profonds, dont l’itinéraire n’a aucun lien apparent avec l’enseignement. Ils préfèrent ainsi recruter des bacheliers et les payer au rabais, largement en deçà des taux horaires fixés, aux dépens des enseignants capés, sortis des universités et des écoles de formation professionnelle.
J’ai vu de mes propres yeux des enseignants déserter les salles de classe, dans des établissements que je me garde de désigner, pour revendiquer leurs frais de vacation.
J’ai vu et observé des élèves séquestrer le personnel administratif d’un établissement privé, au motif qu’ils réclament le retour des enseignants en classe. J’ai vu des chefs d’établissement suspendre les cours dans les classes intermédiaires, une semaine durant, sous le fallacieux prétexte de la tenue des examens blancs du BEPC et du BAC.
J’ai vu des établissements arrêter les cours pour cette année scolaire 2016-2017 à la fin du mois d’avril. Les mieux disant cesseront de dispenser les cours dans la foulée du 12 mai prochain.
J’ai surtout été habitué à voir des établissements évoluer avec des populations supérieures ou égales à 1000 âmes, sans dispensaires, sans terrains de sport ni même des équipements sportifs, avec des latrines hors d’usage.
La fin des haricots, bon nombre d’établissements officient sans autorisation dûment délivrée par l’autorité compétente, dans des cadres vétustes, avec des bâtiments délabrés, des classes exiguës, des table-bancs inconfortables.
Certains établissements sont nichés dans des concessions, aux abords des routes, sans clôtures, d’autres sont construits aux abords des marchés, des cimetières, s’ils n’hébergent pas des maquis, des kiosques et autres endroits jugés pernicieux, de nature à favoriser la déperdition des élèves, en un mot, la dépravation des mœurs.

Monsieur le ministre,

J’ai le cœur contrit et meurtri.
Je n’imagine pas votre état d’esprit.
Tout compte fait, voudriez-vous bien vous pencher sur cette délicate question.
Je suis convaincu que l’enseignement est un domaine de si grande importance. Je reste aussi persuadé que c’est un domaine de souveraineté nationale où se joue notre avenir à tous.
On ne le dira jamais assez, l’enseignement est de la responsabilité de l’Etat. C’est parce que l’Etat ne peut pas tout faire qu’il recourt à l’expertise nationale. Ce n’est pas pour autant qu’on va laisser l’école entre les mains de prestidigitateurs gominés, peu soucieux de l’avenir et du devenir des élèves.

Monsieur le ministre,

Vous pouvez et vous devez aller au combat pour sauver notre école.
Mais pas tout seul, en synergie avec les partenaires sociaux.
Je veux parler des syndicats, des organisations professionnelles, des associations des parents d’élèves, des fondateurs d’établissement eux-mêmes.
Je ne vais pas de mains mortes, j’ébauche quelques pistes que vous voudriez bien soumettre à l’intelligence de vos conseillers et experts techniques.
Il faut aller loin, au-delà des subventions étatiques versées annuellement aux établissements privés.
Il faut arrêter les esclavagistes des temps présents qui essaiment nos quartiers avec des entreprises scolaires qui n’ont d’autres effets que de précipiter les enfants aux portes de l’incertitude.
Il nous faut une nouvelle législation plus restreignant et coercitive.
Il faut arrêter les constructions anarchiques des écoles pour que celles-ci se conforment aux plans d’urbanisation qui prévoient des espaces à cet effet.
Il faut au besoin élargir les missions et les attributions des inspecteurs pédagogiques, si nécessaire créer un corps d’inspecteurs techniques, chargés de vérifier la qualité des infrastructures et leur conformité aux normes en vigueur, avant l’ouverture des établissements privés. Et ce travail de vérification, s’il est déjà fait, devrait être renforcé et se poursuivre à intervalle régulier, au gré des conjonctures.
Il faut conforter, au cas par cas, les établissements privés avec un personnel administratif, notamment des directeurs chargés des études et des comptables. Ces derniers tiendront la comptabilité, gèreront les charges de fonctionnement et paieront les frais de vacation et engageront, au besoin, les dépenses d’investissement entrant dans le cadre de l’année suivante. Quitte à verser en fin d’exercice annuel le bénéfice aux fondateurs d’établissement.

Monsieur le ministre,

Je ne doute pas de votre disposition d’esprit.
Je fonde espoir que vous ferez de cette question une de vos priorités.
Je fonde espoir que vous mettrez à profit ces vacances scolaires pour y réfléchir.
Je voudrais bien m’arrêter là, en partageant avec vous une citation sortie de mon cru linguistique : « L’école est le foyer de l’intelligence planétaire ».
Ne laissez alors pas la nôtre sombrer dans les profondeurs abyssales de l’obscurité.

Faites donc en sorte que l’histoire retienne que c’est vous qui avez amorcé la lutte contre ce merdier tant redouté, pardon, le naufrage collectif.

Adama BAYALA
éditorialiste-écrivain

15e Rencontre gouvernement -secteur privé : la relance économique au coeur des préoccupations

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A l'ouverture de la 15e rencontre gouvernement -secteur privé ce lundi à Bobo

Les travaux de la 15e rencontre gouvernement -secteur privé ont débuté ce lundi 8 mai 2017 à Bobo-Dioulasso. Une rencontre au cours de laquelle les acteurs du secteur privé déballeront non seulement  les difficultés qui émaillent leur secteur mais aussi devront conjuguer ensemble leurs efforts afin de contribuer à la réussite de la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES). La maison de la culture a servi de cadre pour les différents débats et échanges.

Le présidium à l’ouverture de la 15e rencontre gouvernement-secteur privé

« Quelles mesures pour une contribution efficace du secteur privé à la mise en œuvre du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES) », c’est le thème retenu pour la 15e édition de la rencontre entre gouvernement et secteur privé. Cette 15e rencontre se tient après le rendez-vous manqué de 2016  dû au contexte socio-politique qu’à traversé le Burkina Faso. Au cours de ces échanges, les acteurs du secteur privé et ceux du gouvernement réfléchiront ensemble sur les difficultés, les acquis et les expériences du secteur privé de sorte à ce qu’il puisse contribuer à la réussite de la mise en œuvre du Plan National de Développement Economique et Social.

Selon le premier ministre Paul Kaba Thiéba, le thème retenu cette année concerne les mesures à mettre en œuvre pour favoriser la pleine participation du secteur privé à l’opérationnalisation du PNDES. Et cette thématique est au cœur des grandes préoccupations du gouvernement. Au cours de ces échanges, il est attendu aussi  que ces acteurs du monde privé puissent formuler leurs difficultés, apporter des idées innovantes, des propositions pertinentes et constructives qui pourront être traduites en actions concrètes pour dynamiser l’économie, dans le cadre d’un dialogue mutuellement avantageux pour le succès du PNDES. Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Mahamadi Savadogo n’a pas manqué de saluer la pertinence du thème qui vient à un moment ou les signaux d’une reprise économique suscitent tant d’espoirs au sein de la communauté des affaires.

Au premier rang des invités à cette 15e rencontre gouvernement-secteur privé,des membres du gouvernement

Pour le président Savadogo, le secteur privé joue un rôle capital dans le développement économique et par conséquent nécessite une attention soutenue. « Le secteur privé nécessite une grande attention, car portant toujours les stigmates des douloureux évènements d’Octobre 2014 et de septembre 2015. Et les conclusions des enquêtes menées, aussi bien sous l’égide du gouvernement que par la chambre de Commerce et D’Industrie du Burkina, ont fait état de plus de 100 entreprises touchées. Ces entreprises ont perdu près de 70% de leurs capacités de productives. Près de la moitié d’entre elles ont perdu plus de 90%  de leurs capacités et ne pourra envisager la reprise de leurs activités sans un appui de l’Etat …..Les pertes ont été estimées à plus de 52 milliards de francs CFA.

7300 emplois détruits

Le nombre d’emplois détruits ou compromis a été évalué à 7300 dont 2700 emplois directs » affirme ce dernier. C’est donc dire que le secteur privé est un facteur incontournable du développement.  Et pour atteindre ce développement inclusif, «  il est nécessaire que nous nous engagions ensemble sur la voie des réformes audacieuses et la réalisation d’investissement structurants capables d’assainir durablement l’environnement des affaires et d’accroitre le capital productif national » explique le président de la Chambre de Commerce Mahamadi Savadogo. Selon le premier ministre Paul Kaba Thiéba, pour que le Plan de Développement Economique et Social réussisse, il est important que le secteur privé et l’Etat conjuguent leurs efforts pour sa mise en œuvre réussie.

« Il faudrait que le gouvernement mette en œuvre un certain nombre de reformes structurelles et un certain nombre d’investissements structurants pour créer des conditions de rentabilité du secteur privé, des conditions de développement et d’initiatives privées car c’est le secteur qui crée la dynamique de la recherche , qui crée de l’emploi et nous devons tout faire pour permettre aux entreprises privées de pouvoir apporter leurs contributions…..quelles mesures par exemple en matières infrastructures routières, ferroviaires , la question de l’énergie etc., pourront permettre aux entreprises de faire circuler librement leurs marchandises», explique-t-il.

Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie en appelle également à l’ensemble des acteurs du secteur privé à regarder ensemble dans la même direction tout en fédérant leurs efforts, car c’est à cela qu’ils parviendront à inscrire résolument le Burkina Faso  sur le chemin d’un développement économique durable pour le bien-être des populations.

Agatha Boni/Bobo

Burkina Demain

Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba (2e à partir de la gauche), son ministre de commerce ( à sa droite) et les premiers responsables du secteur privé à l’ouverture de la rencontre

Situation nationale : La CDAIP contre la réconciliation sans vérité et justice

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Ceci est une déclaration de la Coordination des comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) de la ville de Ouagadougou sur la situation  nationale.

«DECLARATION

Populations de Ouagadougou, mobilisons-nous pour faire barrage au plan de réconciliation nationale au mépris de la vérité et de justice dans les crimes de sang et économiques sous la IVè République, de Blaise Compaoré à nos jours !!!

L’actualité nationale ces derniers temps est marquée, notamment par : l’aggravation de la vie chère, la morosité économique, l’absence de perspective pour la jeunesse en matière d’emplois, l’insécurité, le manque criard d’eau et d’électricité, qui frappent les gens du peuple de la ville de Ouagadougou. A cette situation s’ajoute la poursuite de l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques que tentent, par diverses manœuvres et parades, d’imposer le pouvoir MPP et alliés et les autres partis dits de l’opposition. En effet le pouvoir MPP et alliés montre ses limites objectives à apporter la justice sociale réclamée à cor et à cri par notre peuple insurgé et résistant. Les annonces répétées pour le début des jugements des dossiers de l’insurrection et de la résistance populaires avant la fin de l’année 2016 n’ont donné lieu qu’à des jugements de menus fretins comme les soldats impliqués dans l’attaque de Yimdi et dans la fameuse tentative d’attaque de la MACA. Pourtant le pouvoir et la justice savent bien que les dossiers qui tiennent à cœur notre peuple sont ceux des martyrs de l’Insurrection et de la Résistance. Le procès du dernier gouvernement de Blaise Compaoré qui s’est ouvert le 27 avril 2017 est présenté comme celui devant rendre justice aux martyrs de l’Insurrection. Le pouvoir veut sans doute s’en servir pour montrer au peuple sa volonté d’aller dans le sens de la justice. Mais notre peuple n’est pas dupe ! Des rapports d’enquêtes ont indiqué que le Premier ministre de la transition, Yacouba Isaac Zida, et d’autres officiers de l’ex-RSP ont été les superviseurs de la tuerie des 30, 31 octobre et du 2 novembre2014. L’on sait également que Yacouba Isaac Zida a quitté le pays avec l’autorisation du Président Roch Kaboré et n’est plus rentré pour répondre de ces actes et du pillage record du pays qu’il a organisé avec son équipe de partis politiques (dont ceux au pouvoir actuellement) et d’OSC en une année de gouvernance catastrophique. Il n’est même pas cité comme témoin dans le procès en cours ! Et qu’en est-il de ceux qui ont exécuté les ordres criminels de tuer les enfants du peuple qui se sont insurgés légitiment pour réclamer la justice, la liberté et le changement véritable en faveur de notre peuple ? Autant d’éléments qui montrent que ce procès risque fort d’aboutir à une mascarade et servir l’objectif de réconciliation entre les différentes fractions de la bourgeoisie réactionnaire au mépris de la vérité et de la justice. Et que dire des dossiers Norbert Zongo, DaboBoukary, Thomas Sankara et bien d’autres ? Si trois ans après l’Insurrection et près d’un an et demi après l’arrivée au pouvoir du MPP et alliés, la justice n’est pas encore dite sur certains de ces dossiers judiciaires emblématiques, on peut en conclure que les tenants du pouvoir actuel y ont des choses à se reprocher. Comme le dit l’adage, on ne scie pas la branche sur laquelle on est soi-même assis ! Mais tôt ou tard tous répondront de leurs actes.

L’on retrouve aussi, dans les manœuvres politico-judiciaires pour couvrir d’impunité ceux qui ont tué les dignes filles et fils de notre peuple et qui ont pillé les ressources du peuple à leur compte et à celui de leurs maitres impérialistes, les gesticulations de certains partis dits de l’opposition. En effet, certains de ses leaders, toute honte bue, se sont démarqués de l’insurrection dont ils ne veulent plus attendre parler et appellent à réhabiliter Blaise Compaoré. D’autres ont même franchi les lignes rouges de la provocation de notre peuple combatif et digne : ils se pavanent en Côte d’Ivoire pour frimer devant les caméras avec Blaise Compaoré et ses amis, chassés par l’Insurrection Populaire et contre qui des mandats d’arrêts sont en cours pour leurs responsabilités présumées dans de nombreux crimes de sang et économiques. Et comme si cela ne leur suffisait pas, certains, comme Ablassé Ouédraogo de Le Faso Autrement, osent évoquer publiquement que « Blaise a pardonné ». On en est à se demander si c’est le peuple burkinabè qui a été victime du pouvoir de Blaise Compaoré ou si c’est l’inverse ? Tout porte à croire que cette agitation politico-médiatique de l’opposition s’inscrit dans le cadre d’une réconciliation et d’une réunification de la bourgeoisie néocoloniale fortement ébranlée par l’Insurrection et la Résistance populaires dirigées contre elle. Visiblement, majorité et opposition, à travers notamment la CODER et alliés, y ont intérêt au regard de leur lourd passif commun et de l’imbrication de leurs intérêts économiques. Mais sur ce point précis de la réconciliation que veulent concocter pouvoir et opposition sur le dos de notre peuple et de nos martyrs tombés pour la justice et la liberté, les CDAIP de la ville de Ouagadougou réaffirment leur position de principe livrée à la conférence de presse de sa Coordination datée du 26 octobre 2016 en ces termes : «…l’histoire récente de notre pays avec la journée nationale du pardon organisée suite à l’assassinat du journaliste Norbert Zongo nous conforte dans la position selon laquelle il ne peut y avoir de réconciliation nationale véritable sans vérité et justice véritables. Notre peuple mature ne se laissera pas duper. Les pardons et réconciliations concoctés sur le dos du peuple ne passeront pas. Leurs auteurs et complices les payeront en une nouvelle insurrection ».

Face à l’approfondissement de la crise socio-économique et politique, la Coordination des CDAIP de la ville de Ouagadougou appelle le peuple de Ouagadougou : les femmes, les hommes et la jeunesse populaire à :

–              Se démarquer des manœuvres politiques actuelles de tous les bords qui visent à consacrer l’impunité et à sacrifier la vérité et la justice sur l’autel des intérêts des classes dirigeantes et de leurs maîtres impérialistes ;

–              Poursuivre la lutte pour le jugement des dossiers de crimes de sang notamment ceux des martyrs de l’Insurrection et de la Résistance populaires, de DaboBoukary, de Norbert Zongo, Thomas Sankara ;

–              Mettre en place des CDAIP dans les secteurs, quartiers et yaars pour poursuivre la lutte pour la défense et l’approfondissement des acquis de l’Insurrection et de la Résistance populaires et pour un véritable changement politique en faveur du peuple.

Tous les criminels de sang et économiques doivent rendre gorge ! Ni pardon, ni réconciliation sans vérité et justice véritables ! »

Pour le bureau de la Coordination des CDAIP de la ville de Ouagadougou,

Elie TARPAGA, Président.

Tel : 70128600/78219030

6 Mai 2017

Procès gouvernement Tiao : Des avocats des accusés dénoncent un mépris des droits de la défense

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Après deux renvois, le procès vient encore d'être renvoyé à une date ultérieure

Ceci est une déclaration du collectif des avocats des accusés du procès du gouvernement Luc Adolphe Tiao qui reprend ce lundi 8 mai. Réagissant à un avis du Procureur général de la Haute cour de justice, ces avocats dont le bâtonnier Antoinette Ouédraogo, seule signataire de la déclaration, font un certain nombre d’observations. Lisez plutôt !

Après un deuxième renvoi, le procès reprendra ce lundi 8 mai

DECLARATION DU COLLECTIF DES AVOCATS DES ACCUSES, POURSUIVIS DEVANT LA HAUTE COUR DE JUSTICE

Initialement prévu pour se tenir le jeudi 27 avril 2017 au Palais de justice de Ouagadougou, le procès des ex-ministres du Gouvernement TIAO, a été renvoyé au 04 mai 2017 où les débats ont été ouverts.

A ce procès, deux des accusés en l’occurrence messieurs Baba DEME et Baba HAMA  n’avaient pas pu chacun s’attacher les services d’un Avocat.

S’agissant d’une matière criminelle, où la présence de l’avocat auprès de l’accusé est obligatoire, le président de la Haute Cour de Justice a saisi le Bâtonnier de l’ordre des Avocats, afin de commettre d’office des avocats aux cotés des deux ex-ministres.

Les Avocats effectivement commis d’office, ont reçu les dossiers de leurs clients le 03 mai 2017, soit la veille de l’audience du 04 mai 2017.

A l’audience, ceux-ci ont respectueusement sollicité à la cour de leur accorder un renvoi du dossier, pour leur permettre de se mettre en état afin d’assurer une défense de qualité à leurs clients, au regard de l’importance et du volume du dossier.

Donnant son avis sur la demande de renvoi, le Procureur Général de la Haute cour de Justice, n’a pas craint d’affirmer que c’est une faveur que le parquet a faite aux accusés, sinon, ils pouvaient être jugés sans l’assistance d’avocat devant la Cour.

Les avocats constitués dans ce dossier tiennent, au regard de ces affirmations graves et regrettables de la part d’un Procureur Général d’une « Haute Cour de Justice », à faire observer que :

  • Sous nos tropiques judiciaires où les autorités politiques clament à la face du monde leur attachement à l’Etat de Droit, l’avocat est pourtant rarement le bien venu dans le débat judiciaire.
  • Le droit à être défendu, est un droit élémentaire inhérent à la dignité de la personne humaine et vise à garantir un procès équitable.

Ce droit est affirmé par les instruments juridiques internationaux auxquels le Burkina-Faso a librement et souverainement souscrit, notamment la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et des Peuples des Nations Unies du 10 décembre 1948, le Pacte International Relatif aux Droits Civils et Politiques du 16 décembre 1966, La Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples du 27 juin 1981.

Aucun procès équitable ne peut avoir lieu, aucun verdict juste ne peut être rendu en matière criminelle sans que, à un moment ou à un autre, une voix, celle de l’Avocat ne s’élève pour demander aux juges de prendre toutes les précautions susceptibles d’éviter l’erreur judiciaire.

Les affirmations de monsieur le Procureur Général près la Haute Cour de Justice selon lesquelles le parquet aurait fait une faveur aux accusés en leur permettant d’être assistés par des avocats, témoignent d’un mépris des droits de la défense, du droit à un procès équitable ainsi que du rôle de l’avocat dans l’édification d’un Etat de Droit.

L’assistance des accusés est loin d’être une faveur.

Elle découle d’une obligation légale (article 63 du code de Procédure Pénale).

Au regard de ce qui précède, les avocats constitués aux cotés des accusés dans le cadre du procès qui se déroule devant la Haute Cour de Justice :

  • Condamnent avec la dernière énergie les affirmations graves et inadmissibles de monsieur le Procureur Général près la Haute Cour de Justice.
  • Réaffirment le caractère sacré du droit à la défense et l’importance du rôle de l’Avocat qui ne saurait être l’alibi en robe des procédures fussent-elles expéditives ou inéquitables.
  • Réaffirment (Assurent de) leur détermination à œuvrer sans complaisance, mais dans la légalité, pour l’effectivité du droit à un procès équitable au profit de tous les justiciables sans distinction aucune.

L’Avocat au service de tous,

Pour une justice de qualité

Fait à Ouagadougou le 06 mai 2017 »

Pour le collectif des Avocats de la défense

Bâtonnier Antoinette N.OUEDRAOGO