Le conférencier du deuxième numéro du Club de la presse, Me Prosper Farama

Le célèbre avocat burkinabè, Me Prosper Farama, a animé ce samedi 12 septembre 2020, le deuxième numéro du club de la presse du Centre national de presse Norbert Zongo. Au menu des échanges avec les journalistes, la régulation des médias en cette période de pré-campagne électorale.

Le conférencier du deuxième numéro du Club de la presse, Me Prosper Farama

«Encadrement des activités de pré-campagne électorale et liberté de la presse au Burkina Faso: quelles lectures ? ». C’est ce thème d’actualité que Me Prosper Farama  a développé ce samedi à l’occasion du deuxième numéro du club de la presse du Centre national de presse Norbert Zongo.

Naturellement,  médias, organes de régulation,  élections, démocratie, politique, liberté ont été les maître-mots au cours de cette conférence.

L’avocat Farama dans son élément

Pour maître Farama, la question fondamentale des élections en lien avec la question de la liberté de presse, la liberté d’expression, la communication en général se pose car, «une démocratie, quelle qu’elle soit a besoin de la presse pour exister ». Dans la démocratie, les médias sont ce qu’il a résumé par : «des chiens de garde», en ce sens que ce sont eux qui doivent observer, regarder, contrôler l’action publique. C’est donc croire qu’il est plus que nécessaire que la presse soit libre; car, a-t-il dit, «même la liberté d’expression passe par la liberté de presse ».

Visiblement dans son élément d’avocat des médias, maître Farama n’a pas mâché  ses mots. Les organes de régulation sont une arnaque en démocratie, a-t-il soutenu tout en admettant que toute liberté doit être contrôlée. Alors, à quoi servent les organes de régulation ?, s’est-il interrogé,  avant d’expliquer que la principale fonction d’un organe de contrôle est de réguler les médias dans le but de consolider le processus démocratique, d’apporter un soutien aux médias afin qu’ils puissent apporter leur pierre à la construction démocratique. Pour mieux expliciter les choses, il prendra  exemple du Conseil supérieur de la communication (CSC) qui, à ses yeux, est «un contre-pouvoir de la démocratie».

En parlant de la période de pré-campagne, de campagne déguisée, il pense que le CSC ne s’est pas contenté d’interpréter la loi, chose dont il n’a pas le pouvoir et pire, il a procédé, a-t-il dit, à un ajout. «Le CSC, en tant que organe de régulation se classe dans la catégorie des institutions rattachées au pouvoir exécutif »; «il n’y a que le législateur qui légifère », a-t-il laissé entendre.

Le conférencier pour l’auto- régulation 

Les médias confessionnels ont également fait objet d’échange dans le cadre de cette rencontre. Pour maître Prosper Farama, certains dispositifs adoptés par le CSC vis-à-vis de ces médias n’ont pas de raison d’être. Lorsque le CSC dit : «Considérant la nécessité de préserver la neutralité politique des médias confessionnels et communaux », «considérant le contexte sécuritaire actuel du Burkina Faso marqué par l’extrémisme violent et tenant compte des impératifs de préservation de la paix et la cohésion sociale dans la perspective des consultations électorales», maître répond en disant ne pas comprendre et se serait senti « insulté  » s’il était un média confessionnel ou communautaire.

Il est par ailleurs, convaincu que l’autorégulation est la meilleure et par conséquent, doit être observée au niveau de la presse. Cela signifie, dans son entendement, que le pouvoir doit être donné aux journalistes de s’auto-discipliner en cas de faute professionnelle, comme c’est le cas dans bien d’autres domaines. Et d’indiquer que «le journalisme au Burkina devrait être une des forces sociales les plus puissantes».

Rôle des médias en démocratie 

Me Farama a rappelé le rôle des médias en démocratie qui, selon lui, est de faire en sorte que la liberté d’expression soit garantie, de faire en sorte pour que le vote, « la pierre angulaire  » de la démocratie électorale ait un sens, parce que pour qu’il y ait un vote, « il faut, dit-il, que le peuple sache de quoi on parle « . Et pour que le peuple sache cela, il faut que les opinions des candidats puissent être diffusés, chose que les médias sont les seuls à pouvoir faire le mieux possible.

Aziz Yoda

Burkina Demain

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