Le Président du Faso, Roch Marc Christian KABORE, a reçu en audience, le 20 février 2017 au palais de Ouaga 2000 , le Ministre luxembourgeois de la coopération et de l’Action humanitaire, Romain SCHNEIDER.
A sa sortie d’audience, Romain SCHNEIDER a dit avoir effectué le déplacement de Ouagadougou pour faire le bilan du deuxième Programme indicatif de coopération.
« Le Burkina Faso est un des pays partenaire du Luxembourg. Nous avons actuellement sept partenaires dans le monde dont cinq en Afrique. Et le Burkina Faso est depuis plus de 20 ans un pays très fidèle en matière de coopération au développement. Après le bilan sur le Programme indicatif de coopération, nous avons évoqué de nouvelles possibilités pour la mise en œuvre d’un troisième Programme », a-t-il dit, en indiquant qu’ une enveloppe d’environ 39 milliards de F CFA seront utilisés pour la période 2017-2021, portant sur le PNDES.
A l’entendre, ces projets portent sur les domaines de l’environnement, du développement durable, des TIC, de la santé, de l’éducation de base, technique et supérieur, de la formation professionnelle pour l’emploi des jeunes.
Le meilleur joueur de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2017, le Camerounais Christian Bassogog devrait quitter de club danois d’Aalborg pour celui d’Henan Jinya en Chine, rapporte la presse chinoise.
Le montant du transfert s’élève à 35 millions d’euros, soit 23 milliards de francs CFA sur 5 ans, avec un salaire mensuel de 7 millions d’euros, soit 4,5 milliards de FCFA, selon toujours la presse chinoise.
La CENI veut doter le Burkina dès 2018 d'un fichier électoral fiable
Koudougou, 20 février 2017. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) tient depuis ce matin à Koudougou un atelier de « validation d’un mode opératoire de la mise à jour annuelle du fichier électoral national ».
La CENI veut doter le Burkina dès 2018 d’un fichier électoral fiable
Des experts de l’élaboration de fichiers électoraux, des questions d’état civil et des prestataires de solutions informatiques prennent part à cette rencontre organisée avec l’appui de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Le code électoral burkinabè impose une révision annuelle du fichier électoral ; une exigence qui n’a jamais pu être satisfaite par la CENI.
Les solutions palliatives ont consisté en de coûteuses opérations de révisions exceptionnelles.
Le présent atelier doit proposer des solutions concrètes pour permettre à la CENI de respecter la loi, en procédant à une mise à jour annuelle du fichier électoral.
De même, le défi pour les membres de la Commission est de réduire les coûts d’une telle opération, tout en inscrivant un nombre plus important de nouveaux électeurs.
Participent à cette réflexion, en plus des experts de la CENI, des représentants de :
– l’Office national d’identification (ONI),
– l’Institut national de la Statistique et de la Démographie,
– la Direction générale de la modernisation de l’état civile
– Ministère des Affaires étrangères et des Burkinabè de l’Extérieur
– Ministère de la Justice et de la Promotion des Droits civiques
Participent également à ce séminaire qui se tient dans la capitale du Boulkièmdé, des prestataires de solutions informatiques. Il s’agit des entreprises I-Concept, ICD, SOFTNET, GEMALTO.
A l’ouverture de l’atelier, le président de la CENI, Newton Ahmed Barry, a affirmé l’option faite par son équipe de se doter d’un mode opératoire pour « réussir une révision annuelle du fichier électoral dès 2018 ».
Les solutions à proposer par les experts devront permettre également une innovation majeure, à savoir l’érection de la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) en document unique pour s’inscrire et pour voter.
Le but c’est de trouver un process pertinent, opérationnel et moins coûteux. Selon les informations actuelles ces réformes vont faire une économie de près de 20 milliards sur le cycle électoral 2016-2021
Le Directeur de la Communication et de l’Education citoyenne
La sous-section UPC veut éclairer davantage l'opinion sur ce qui s'est passé
Dans le communiqué ci-après la sous-section UPC de Bagré donne des précisions sur les violences qui ont eu lieu dans cette commune du Centre-Est du pays.
La sous-section UPC veut éclairer davantage l’opinion sur ce qui s’est passé
Le 03 février 2017, la sous-section UPC de Bagré a rendu publique, à travers un communiqué de presse, l’implication de responsables locaux du MPP dans une affaire d’excision ainsi que dans les violences qui en ont découlé. Le 09 février 2017, par la même voie de presse, le Secrétaire général adjoint du MPP/Bagré a tenté de sauver les apparences, maladroitement.
De prime abord, l’UPC/Bagré tient à souligner que M. Kirgahon DABONE dit Osé, Secrétaire général du bureau communal du MPP, a été arrêté et croupit toujours en prison pour avoir orchestré les violences contre la Brigade de gendarmerie de Bagré. C’est pourquoi le droit de réponse a été signé par son adjoint.
Tout est parti d’une rencontre préparatoire chez M. Issa ZEBA, suivie d’une seconde chez M. Kirgahon DABONE. Etaient présents à cette seconde rencontre, entre autres, Yabré YEMBONE dit « Soupe chaude », Soumaila ZEBA et Inoussa Zeba, tous des membres influents de la sous-section MPP. C’est au cours de cette réunion que « Soupe chaude », le mobilisateur officiel du MPP/Bagré, a reçu des instructions fermes de la part du Secrétaire général local du MPP de faire le tour des village tels que Yanré, Douka, Kalakoudi, Zabo et Lay-Lay pour inviter les populations à se mobiliser massivement pour aller libérer l’l’exciseuse et ses complices gardés à vue à la gendarmerie. Mission accomplie par « Soupe chaude » qui a effectivement fait le tour des villages cités, appelant à la révolte à l’aide du mégaphone du MPP. Le SG du MPP/Bagré a aussi mis son tricycle à la disposition des mobilisateurs pour convoyer les gens des villages cités. Il a par ailleurs donné une somme de dix mille (10.000) Francs CFA pour l’achat de spatules que les femmes devaient brandir au cours de la manifestation. M. Kirgahon DABONE a rassuré les manifestants que c’est son parti (le MPP) qui est au pouvoir et qu’ils n’avaient rien à craindre.
L’alibi consistant à dire que M. DABONE s’était rendu à la gendarmerie pour une affaire de moto retirée ne tient pas. En effet, c’était un conseiller municipal du CDP, en l’occurrence M. Karim BALBONE, qui s’était rendu à la gendarmerie pour cette cause. A l’arrivée de la foule à la gendarmerie, le SG du MPP/Bagré a, dans un premier temps, accompagné six femmes au bureau du Commandant de brigade pour lui signifier les raisons de la manifestation. N’ayant pas eu gain de cause, il est ressorti et à instruit les manifestants de passer à l’attaque de la gendarmerie, parce que le Commandant de brigade ne cédait pas à la pression.
Ces faits montrent le degré d’implication de responsables du MPP/Bagré dans les violences qui ont eu lieu dans la commune le 26 janvier 2017. En plus du Secrétaire général, plusieurs militants ont été arrêtés. La dernière interpellation en date (le samedi 18 février), est celle de Madi BALBONE, ce membre de la structure locale du MPP qui approvisionnait les manifestants en cailloux pour attaquer la gendarmerie.
Tout ce qui a été dit peut être vérifié et confirmé sur le terrain par la presse. L’UPC/Bagré attend donc sereinement que « la plainte pour diffamation » soit déposée, comme l’a promis la sous-section du MPP.
L’UPC/Bagré dénonce la complicité, tout au moins passive, du parti au pouvoir. Le MPP, qui est bel et bien au courant des graves fautes commises par ses cadres locaux contre la dignité de la Femme et contre la sécurité des forces de l’ordre, préfère fermer les yeux et ne rien dire. Ce, au moment où les dirigeants chantent « le civisme ».
La politique de Donald Trump visant à sécuriser son pays ne va, vraisemblablement pas, épargner les Africains. Ceux qui ne sont pas en règle sont menacés d’expulsion.
Joint par la RFM, le porte-parole des sénégalais vivant aux Etats-Unis a étalé l’inquiétude de ses pairs. Le nouveau président américain Donald Trump, a une politique stricte par rapport aux ressortissants d’autres pays et ne se privera pas d’exclure les personnes qui ne sont pas en règle.
Nombreux en terre américaine, ces sénégalais qui ne jouissent pas de tous les droits auront du mal à échapper aux griffes du milliardaire américain devenu récemment président.
Son gouvernement menace d’expulser les Africains sans papiers se trouvant sur le territoire américain, une telle décision risque d’avoir un impact social grave.
Le porte-parole des sénégalais invite l’Etat à intervenir pour que cette règle ne soit pas appliquée.
Le nouveau président gambien Adama Barrow a annoncé, ce 18 février 2017, la libération de tous les détenus sans jugement dans le pays et une commission d’enquête sur les disparitions sous le régime de l’ex-président Yahya Jammeh, lors de la fête de son investiture.
« Des instructions ont déjà été données pour que tous ceux qui sont détenus sans jugement soient libérés », a déclaré M. Barrow, 51 ans, au cours de cette cérémonie lors de l’anniversaire de l’indépendance de la Gambie, au stade de l’Indépendance à Bakau, près de Banjul.
Il a également annoncé la mise sur pied d’une « commission d’enquête sur les disparitions » sous le régime de M. Jammeh qui a dirigé pendant 22 ans la Gambie sans partage et est accusé de nombreuses violations de droits de l’Homme.
« Le ministre de la Justice va recevoir des informations au sujet de tous ceux qui ont disparu sans laisser de trace. Une commission chargée des droits de l’homme sera installée sans délai pour compléter les initiatives du ministre de la Justice », a dit M. Barrow, en présence de milliers de personnes
La cérémonie s’est tenue un mois après sa prestation de serment le 19 janvier à l’ambassade de Gambie au Sénégal voisin, où il était accueilli à la demande de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) par crainte pour sa sécurité.
Les festivités se sont tenues en présence des chefs d’Etat du Sénégal Macky Sall, invité d’honneur, du Liberia Ellen Johnson Sirleaf, également présidente en exercice de la Cédéao, de Mauritanie, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Ghana.
du Nigeria, engagé à la fois dans la médiation auprès de Yahya Jammeh et dans l’opération militaire, et la Sierra Leone, étaient représentés par leur vice-président, la Guinée-Bissau par son Premier ministre, la Guinée par sa ministre des Affaires étrangères, Makalé Kamara.
Parmi les invités de marque figuraient notamment Dawda Jawara, premier président de la Gambie indépendante, de 1965 jusqu’au coup d’Etat de 1994 qui a porté Yahya Jammeh au pouvoir. L’ex-président du Ghana John Dramani Mahama a également assisté à la cérémonie.
Par la correspondance ci-après, la coordination des comités CGT-B annonce que les 457 agents des péages du Burkina Faso vont observer un arrêt de travail du mercredi 22 février 2017 à 8 heures au mardi 28 février 2017 à 8 heures, sur toute l’étendue du territoire national, pour exiger du gouvernement un examen diligent de sa plate-forme minimale.
«Excellence,
Au cours de l’année 2016, les agents des péages à l’appel de leur syndicat ont organisé et réussi deux (02) sit-in, trois (03) grèves pour exiger de votre gouvernement la satisfaction de leur plate-forme revendicative qui vous a été transmise le 24 février 2016. A ce jour, aucun point de la plate-forme n’a été traité.
Le 21 octobre 2016, Madame le ministre de l’économie, des finances et du développement nous informait qu’elle mettrait en place un groupe de réflexion sur la gestion du péage qui associerait la coordination des Comités CGT-B des péages.
Nous notons qu’à ce jour, ce groupe de travail n’a pas encore vu le jour malgré notre lettre de rappel du 22 décembre 2016 à laquelle Madame le Ministre n’a pas daigné répondre.
Par ailleurs, à l’issue de la rencontre Gouvernement-syndicats, le Gouvernement n’a pas clarifié le statut du personnel dans le processus de transfert de la gestion de péage au fonds spécial routier.
Par la présente, la coordination des comités CGT-B des péages vous informe qu’elle appellera tous les 457 agents des péages du Burkina Faso à observer un arrêt de travail du Mercredi 22 février 2017 à 08 heures au Mardi 28 février 2017 à 08 heures sur toute l’étendue du territoire national pour exiger une fois de plus de votre gouvernement un examen diligent de sa plate-forme minimale.
Nous vous prions de croire, Excellence Monsieur le Président du Faso, à l’expression de notre parfaite considération.»
A travers cette déclaration, l’Union pour le progrès et le changement invite l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) à se pencher sur l’affaire de corruption présumée dénoncée par le Syndicat des travailleurs des travaux publics, du bâtiment, de l’hydraulique et assimilés du ministère des infrastructures (SYTTPBHA-MI). Lisez plutôt!
«Depuis le 09 février 2017, le Syndicat des travailleurs des travaux publics, du bâtiment, de l’hydraulique et assimilés du ministère des infrastructures (SYTTPBHA-MI) dénonce, entre autres, des actes de malversation et la politisation dudit ministère, dirigé de fait par la cellule locale du MPP.
L’UPC félicite le SYTTPBHA pour son travail continu de veille et pour le combat inlassable qu’il mène contre la mal-gouvernance et pour la défense des intérêts des travailleurs dudit ministère.
Les faits dénoncés par le SYTTBHA-MI sont bel et bien vécus par les Burkinabè comme étant la marque de fabrique du nouveau régime. Dans son mémorandum sur l’an I du régime du Président Roch Marc Christian Kaboré, l’Opposition politique a fustigé la persistance et l’aggravation dans notre pays de ces mêmes maux qui avaient cours avant l’insurrection sous le régime Compaoré, parmi lesquels la politisation de l’administration et la corruption généralisée.
Au chapitre consacré à la gouvernance administrative, l’Opposition écrit : «Notre administration est gangrénée par de nombreux maux parmi lesquels on peut citer la clientélisme et la politisation très poussée des acteurs ». Dans celui qui traite de l’animation de la vie politique par le MPP, il est dit : « Comme par le passé, les marchés sont « offerts » aux opérateurs économiques proches des ténors du MPP. Ce fut le cas avec les récents marchés du ministère des infrastructures relatifs aux réfections des voies non bitumées, qui ont donné l’occasion d’une distribution de contrats faramineux à des entrepreneurs connus pour avoir financé la campagne du MPP. »
Les informations données par le SYTTPBHA-MI corroborent donc parfaitement l’analyse de l’Opposition politique. L’UPC sera très regardante sur la manière dont le Gouvernement traitera cette question. D’ores et déjà, notre parti invite l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) à se saisir de cette affaire. Pour sa part, l’UPC continuera sa lutte sans merci contre la mauvaise gouvernance que le MPP a érigée en système.»
Ouagadougou, le 19 février 2017
Pour le Bureau politique national de l’UPC,
Le Secrétariat national chargé de la justice, des droits humains et de la lutte contre la corruption
Le combat pour l'accès des pauvres aux énergies pauvres est encore loin d'être gagné
Si rien n’est fait pour adapter les politiques et procédures actuelles, les ambitions des dirigeants mondiaux tels que définis dans les Objectifs de développement durable (ODD) de réduire la pauvreté via l’accès aux énergies modernes, resteront lettres mortes. C’est l’une des conclusions majeures d’un nouveau rapport de Pratical Action qui exhorte les gouvernements à ne pas se voiler la face et à se tourner résolument vers les énergies renouvelables autonomes afin de relever efficacement ce défi planétaire.
Le combat pour l’accès des pauvres aux énergies propres est encore loin d’être gagné
«Poor People’s Energy Outlook for 2016», en français “Perspectives énergétiques des populations pauvres pour 2016 ». C’est l’intitulé de ce nouveau rapport, le cinquième, de Pratical Action.
Prévu pour être officiellement lancé ce lundi à Lomé au Togo, le rapport insiste sur les besoins des communautés pauvres en énergie en Afrique de l’Ouest, révélant les méconnaissances des besoins des populations pauvres par les banques de développement, les bailleurs de fonds d’aide et les gouvernements. Aussi le rapport invite-t-il les hommes politiques et les experts en développement à revoir les raisons des choix de leur approche de la planification et du financement de l’énergie.
Données recueillies au Togo, en Afrique de l’Est et au Bangladesh
Rédigé par des experts en énergie de Practical Action, le rapport indique que les objectifs majeurs définis par les dirigeants mondiaux pour réduire la pauvreté et favoriser l’accès à l’énergie moderne ne seront pas atteints parce que les procédures actuelles de planification ne sont pas adaptées.
Les données de l’étude ont été recueillies au sein des communautés pauvres en énergie au Togo, en Afrique de l’Est et au Bangladesh. Entre autres conclusions du rapport, les rédacteurs retiennent :
-une mentalité «réseaux ou rien» dans la plupart des plans nationaux ;
-une méconnaissance de la part de nombreux décideurs des meilleures technologies et approches adaptées pour l’atteinte de l’accès total à l’énergie ;
-un manque d’efforts significatifs dans le sens d’impliquer les populations pauvres en énergie dans la recherche des solutions souhaitées aux problèmes auxquelles elles sont confrontées.
Plusieurs recommandations
Le présent rapport a été assorti de plusieurs recommandations qui sont :
-La cuisine et les différents besoins énergétiques des populations doivent être intégrés dans les plans nationaux pour répondre à la demande énergétique des ménages et parer aux décès causés par la cuisine à foyers ouverts ;
-L’accès à l’énergie doit être abordé à travers une gamme de solutions comprenant les réseaux, les mini-réseaux et les systèmes domestiques autonomes ;
-Il faut davantage d’investissement dans la formation et le renforcement des capacités, la fourniture d’outils et d’équipements pour des approches nouvelles ;
-Il est nécessaire d’améliorer l’éducation des fonctionnaires et des décideurs gouvernementaux sur l’éventail de solutions disponibles en matière d’accès à l’énergie ;
-L’évaluation de l’accès à l’énergie ne devrait pas se faire simplement par le nombre de connexions et de kilowattheures produits, mais en examinant les niveaux d’accès à l’énergie requis et obtenus ainsi que les avantages sociaux à long terme.
Par ailleurs, le présent rapport sera suivi de deux autres, attendus d’ici à 2018.
Les bons équipements sont nécessaires à l'accomplissement des missions des soldats du feu
Dans cette tribune, Ousmane Somah dit Makaibo que l’on ne présente plus, décrit avec force détail les difficiles conditions de travail des sapeurs-pompiers burkinabè. Il se pose ainsi en avocat de ses collègues et compatriotes, puisqu’il est lui-même pompier en Allemagne, exhortant les pouvoirs publics à sortir du cycle de l’hypocrisie qui consiste à décorer à titre posthume les soldats du feu tombés au cours des opérations périlleuses, or qu’il aurait été plus judicieux de les doter de matériels adéquats de leur vivant.
Les bons équipements sont nécessaires à l’accomplissement des missions des soldats du feu
Mauvais procès fait aux sapeurs-pompiers burkinabè (BNSP) « Sauver ou Périr », voici ce que l’on peut lire comme devise des sapeurs-pompiers du Burkina Faso. Voici des femmes et des hommes courageux qui risquent quotidiennement leur vie pour sauver la nôtre sans parfois une once de gratitude de notre part. Nous restons cloîtrer aux critiques sans chercher parfois à aller à la source de l’information. Tenus par le « secret militaire », les sapeurs-pompiers burkinabè font un travail exceptionnel dans la protection civile. Ils acceptent parfois prendre des coups du grand public sans trop réagir, mais la réalité est tout autre. Ces femmes et hommes ne sont pas imperméables aux critiques. Ils acquiescent dans la douleur et parfois dans le remord.
D’abord en être humain et ensuite en chefs de familles, beaucoup de sapeurs-pompiers vivent avec des chocs traumatiques assez forts, surtout lorsqu’ils ont eu à dégager des morceaux de corps humains des wracks de véhicules accidentés. Il est bon de critiquer ou d’insulter quand on n’est pas soi-même dans le feu de l’action.
Après des heures d’extinction d’un incendie, seul face au feu ravageur et dévastateur, on devient un autre être. On n’est plus celui d’avant. Le pire, c’est bien quand ce moment arrive, où vous montez ensemble dans le véhicule-extincteur pour aller sauver des vies et limiter les dégâts et que l’un des vôtres y reste. La douleur est forte et la culpabilité grande. Au Burkina Faso particulièrement, les insultes fusent tous les jours à l’endroit des sapeurs-pompiers sans que personne ne se demande réellement ce que les hommes de troupes vivent. Nos sapeurs-pompiers ne sont pas trop bavards.
Cela a des avantages, mais aussi de nombreux inconvénients. La plupart du matériel qu’ils possèdent, sont généralement de fabrication française. Ce matériel est souvent le fruit de don de troisième ou quatrième main ou carrément du matériel déclassé. Nos hommes reçoivent ce matériel et tentent de lui donner une autre vie sur nos terres. De la brigade centrale de Ouagadougou en passant par les sous-brigades des treize (13) régions, nos pompiers se donnent corps et âme pour nous rassurer. Ne dit-on pas que même la plus belle femme du monde n’offre que ce qu’elle a?
Un manque criard de véhicules
Certains nous dirons que c’est bien leur travail et qu’ils se débrouillent comme ils peuvent. C’est leur bon droit! Mais il est aussi bon de reconnaître que les sapeurs-pompiers ont aussi des droits et non seulement des devoirs.
S’ils ne se plaignent pas, ce n’est pas parce qu’ils ne peuvent pas le faire. Ils se taisent seulement par patriotisme, un patriotisme peut-être un peu déplacé. Il y a six (6) compagnies qui essayent de couvrir la ville de Ouagadougou. Elles essayent tant bien que mal d’être représentatives sur toute l’étendue de la ville de Ouagadougou. Ainsi, nous avons Baskuy (centre), Signoghin (route de Ouahigouya), Boulmiougou (route de Bobo).
Au centre, Baskuy est chargé de la gestion des véhicules. Les véhicules sont, comme déjà mentionné, soit des dotations étatiques ou de la coopération décentralisée, soit des dons de bonnes volontés. La quotité fourniture de l’Etat en matériels pompiers a fortement baissé au cours de ces dernières années. Seuls les dons sporadiques et les promesses existent. Par centre, nos braves Hommes du feu essayent d’avoir un minimum fonctionnel, c’est à dire deux (02) véhicules anti- incendies, une ambulance et un véhicule avec échelle automatique pour des cas d’incendies en hauteur. Il est à noter que pour tout le Burkina Faso, nous n’avons qu’un seul véhicule avec échelle automatique.
Si un bâtiment à étages devrait brûler à Fada ou à Banfora, on ne saurait compter sur nos sapeurs-pompiers. D’ici là qu’ils ne quittent Ouagadougou pour Fada N’Gourma ou Banfora, l’immeuble serait en cendres. Certaines compagnies ont jusqu’à une centaine de kilomètres de zone d’intervention avec des véhicules plus ou moins amortis. En plus de ce manque criard de véhicules, il y a un manque assez remarquable de consommables pompiers tels que les liquides d’extincteurs d’hydrocarbures.
Dans ce domaine, nos sapeurs-pompiers sont dépendants de la coopération interinstitutionnelle avec des structures telles que l’ASCENA et la SONABHY. En cas d’intervention, il faut une autorisation spéciale de ces structures avant l’utilisation de leurs matériels. En ce qui concerne les équipements, nos Hommes manquent du minimum vital en équipements personnels, tel que les vestes anti- incendies, les bottes, les gangs, les ceintures, les tenues. Certains Hommes de rangs utilisent même des tenues de seconde main ou déclassées venues de la France. Aussi, il faut noter la non-uniformité entre les tenues.
L’oxygène fourni aux Hommes pour affronter les flammes est livrée par un privé, qui la facture à son gré (nous tairons le nom de la structure). Chaque centre « opérationnel serait doté d’un ordinateur pour stocker les données. Il est crucial de noter que les ordinateurs utilisés sont des pentiums, des vieilleries dépassées et en dessous des attentes du moment. Ne serait-ce que pour la formation continue personnelle des Hommes, les compagnies devraient avoir internet pour coordonner et faciliter les opérations.
Pour 2015 (jusqu’au 17 août 2017), la compagnie de Boulmiougou a fait au total 1630 interventions (1615 victimes, 60 décès, 84 incendies, 933 accidents de la circulation, 117 évacuations sanitaires, 02 bébés abandonnés, 07 pendaisons, 15 faits d’animaux, 17 fausses alertes, 181 alertes motivées et 10 décès). Au niveau du matériel de sport pour le maintien des Hommes, il y a un sérieux manque. Il manque sérieusement du tout. Ainsi en 2015 jusqu’au 17 août, la brigade de Signoghin avait enregistré 1608 interventions dont 30 décès et 1474 victimes dues à diverses causes. Les chambres de repos des soldats du feu manquent de matelas, 95% du matériel est obsolète.
Grand temps de quitter le tâtonnement
Le service casernement est quasi-absent et comme dans presque toutes les compagnies, les cimetières de véhicules sont présents. Des ambulances sont aux arrêts (problèmes de démarrage, de moteur ou de freins) ou sur cales ou si elles sont en état de marche, elles sont surutilisées. L’un des fleurons de la flotte des sapeurs-pompiers nommé l’International, un véhicule d’une grande capacité de transport d’eau est aux arrêts pour un problème de moteur.
Voici brièvement ce que vivent nos soldats du feu. Ils veulent bien travailler, mais avec quoi? Le but de cet article est d’interpeler de façon citoyenne les autorités à jouer pleinement leur rôle. Même si nos Hommes ont un courage de lion, il ne faut pas les envoyer expressément à la mort. Un sapeur-pompier sans équipement est comme un lion édenté. Il ne peut que constater les dégâts. Il est grand temps que nous quittions le chantier du tâtonnement pour nous mettre au travail et ce de façon professionnelle. Il faut arrêter vite cette hypocrisie nationale qui consiste à déposer sur le cercueil du soldat ou du sapeur-pompier une médaille rouillée qui ne lui servira pas mort.
De son vivant, ce qui lui ferait plus honneur, c’est le matériel de travail pour aider donner à une résilience aux populations sinistrées. Ouagadougou a commencé à connaître ses premiers gratte-ciel, donnez du matériel aux Hommes, afin que ces immeubles ne deviennent pas ceux de la mort. Si les compagnies sapeurs-pompiers de Ouagadougou sont aussi mal dotées, qu’en est-il de celles de nos différentes régions? Courage à vous soldats du feu!
Makaiboo, Sapeur-pompier volontaire – Écrivain – Didactien en bandes dessinées – Graffeur – Consultant en langue